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Immobilier : comment le prêt familial peut faciliter l'achat d'un bien ?

Le prêt familial, solution complémentaire au crédit bancaire pour financer l'achat d'un bien immobilier, requiert des précautions.

Face à la montée des prix immobiliers et aux critères bancaires stricts, le prêt familial s'impose comme une solution solidaire et avantageuse pour financer un projet immobilier, à condition de respecter quelques règles essentielles. Avantages, risques et précautions juridiques : découvrez tout ce qu'il faut savoir pour sécuriser cet accord entre proches.



Alternative souple et complémentaire au crédit bancaire, le prêt familial permet de faciliter l'accès à la propriété. En effet, dans un contexte immobilier où les prix continuent d’augmenter et où l’accès au crédit devient de plus en plus exigeant, le prêt familial se présente comme une solution efficace pour aider à financer un projet immobilier. 
Ce dispositif, qui consiste à emprunter une somme d’argent auprès de membres de sa famille, présente plusieurs avantages, mais comporte également des précautions à prendre pour éviter tout litige. Voici un tour d’horizon des atouts, des limites et des aspects juridiques à connaître pour conclure un prêt familial en toute sécurité.  

Les avantages du prêt familial

 

- Un accès facilité au financement  

Le principal avantage du prêt familial réside dans la souplesse de ses conditions. Contrairement aux banques, les proches sont souvent plus enclins à prêter sans exiger de garanties complexes. Cette flexibilité permet à l’emprunteur d’accéder plus facilement aux fonds nécessaires pour un achat immobilier, que ce soit pour constituer un apport personnel et ainsi obtenir un prêt immobilier classique auprès d'une banque ou financer une partie du projet.  

- Des conditions de remboursement plus favorables

Un prêt familial peut permettre à un primo-accédant d'entrer dans le parcours résidentiel grâce à un apport personnel plus conséquent. © Shutterstock
Le prêt familial se distingue également par des conditions de remboursement souvent plus avantageuses que celles proposées par les établissements financiers. Les taux d’intérêt, s’ils existent, sont généralement bas, voire quasi nuls, ce qui réduit le coût total du crédit. D’autant qu’avec un proche, les modalités de remboursement peuvent être adaptées selon les difficultés de l’emprunteur : échéances flexibles ou différé de paiement. Lire aussi - Prêt immobilier : les frais de dossier à prévoir  

- Une démarche solidaire entre proches

Au-delà de l’aspect financier, le prêt familial s’inscrit dans une logique de solidarité et de soutien familial. Il permet de renforcer les liens familiaux tout en aidant un proche à réaliser un projet de vie important, tel que l’acquisition d’un logement. Découvrir également - Investir en étant jeune dans l'immobilier  

Les inconvénients et précautions à prendre pour un prêt en famille

 

- Les risques de conflits familiaux

Emprunter de l’argent à un membre de sa famille peut parfois être source de tensions. En cas de désaccord sur les modalités de remboursement ou si l’emprunteur rencontre des difficultés à rembourser, la relation familiale peut en pâtir. Etablir dès le départ des conditions claires est un prérequis ainsi que s’assurer que tous les membres impliqués sont d’accord sur les termes du prêt.  

- Les implications fiscales d’un prêt amical

Un prêt familial n’échappe pas aux obligations fiscales. Si le montant du prêt dépasse 5 000 €, il doit être déclaré à l’administration fiscale. À défaut, l’emprunteur comme le prêteur s’exposent à des sanctions. D’autant que si le prêt est accordé à titre gratuit, il ne doit pas être requalifié en donation déguisée, ce qui pourrait entraîner des droits de mutation. Lire aussi - Comment emprunter de l'argent en urgence ?  

Conseil : comment conclure un prêt familial en respectant les règles juridiques ?

  Pour éviter tout litige ou complication fiscale, il est donc recommandé de formaliser le prêt familial par écrit, même s’il s’agit d’un accord entre proches. Cette formalisation peut prendre la forme d’une reconnaissance de dette ou d’un contrat de prêt rédigé sur papier libre ou devant notaire.  

Les erreurs à ne pas commettre 

 

- La reconnaissance de dette

C’est un document dans lequel l’emprunteur reconnaît devoir une somme d’argent à une autre personne. La reconnaissance de dette doit mentionner le montant du prêt, les modalités de remboursement, le taux d’intérêt s’il y en a un, ainsi que la date à laquelle le remboursement doit être effectué. Ce document peut être rédigé sur papier libre et signé par les deux parties.  

- Le contrat de prêt notarié  

Pour une sécurité juridique maximale, il est préférable de passer devant un notaire pour établir le contrat de prêt. Bien que cette démarche engendre des frais supplémentaires, elle présente une garantie supplémentaire en cas de litige, le notaire pouvant jouer un rôle de médiateur. Découvrir également - Le rôle essentiel du notaire dans l'immobilier neuf : tout ce que vous devez savoir  

- La déclaration à l’administration fiscale : est-ce qu'un prêt familial est imposable ?

Comme déjà évoqué, si le prêt dépasse 5 000 €, il est obligatoire de le déclarer à l’administration fiscale en remplissant le formulaire Cerfa n°2062. Cela permet de rester en règle vis-à-vis de l’administration et d’éviter les sanctions en cas de contrôle. Il faut savoir que ce prêt est exonéré d'impôt pour l'emprunteur, mais si des intérêts sont appliqués, le prêteur doit les déclarer dans sa déclaration annuelle de revenus, sous la rubrique des revenus de capitaux mobiliers.  En bref, le prêt familial est une alternative complémentaire pertinente au crédit bancaire pour financer un projet immobilier. Il permet de bénéficier de conditions souples et d’un soutien familial, mais il nécessite également de prendre des précautions juridiques et fiscales. Une formalisation claire et une déclaration appropriée permettront de sécuriser l’accord et de préserver de bonnes relations familiales.

Quel est le montant maximum d'un prêt familial ?

Il n'existe pas de montant maximum légal pour un prêt familial mais pour éviter tout risque de requalification en donation déguisée, il est recommandé de formaliser le prêt par écrit et de respecter les obligations fiscales, notamment en cas de prêts importants. Découvrir également - Des solutions hybrides pour financer un achat immobilier