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Taxe foncière 2024 : où paie-t-on le moins ?
Alors que l’UNPI annonce une hausse de la taxe foncière de 33 % en 10 ans, certaines villes se démarquent par des taux plus bas et des hausses modérées. De quoi offrir un répit pour les propriétaires-bailleurs. Alors découvrez où la pression fiscale reste la plus légère pour les propriétaires en 2024, malgré ce contexte national de flambée.
La taxe foncière, impôt malheureusement bien connu des propriétaires immobiliers, continue de peser lourdement sur leur budget. Entre 2013 et 2023, cet impôt a augmenté en moyenne de + 33 %, bien au-delà de l’inflation : + 19 % et des hausses de loyers : + 7.7 % sur la même période, selon le rapport annuel de l'UNPI, Union Nationale des Propriétaires Immobiliers. Alors que l’année 2024 annonce une nouvelle majoration de + 5 % en moyenne, certaines villes se démarquent toutefois par des taux plus bas ou des hausses modérées. Voici un panorama des villes où la pression fiscale est plus supportable pour les propriétaires.
Des hausses exponentielles dans les grandes métropoles
Certaines grandes villes françaises, notamment Paris, Strasbourg et Nice, sont devenues emblématiques des hausses massives de la taxe foncière ces derniers mois. Paris, qui a longtemps figuré parmi les grandes villes aux taux les plus bas, a vu cet impôt grimper de manière spectaculaire, avec une augmentation de + 83 % entre 2013 et 2023. Strasbourg n’est pas en reste, enregistrant une hausse de + 52 % sur la même période. Et Nice subit une hausse impressionnante de + 22 % entre 2023 et 2024.Ces augmentations importantes sont dues en partie à la suppression de la taxe d'habitation, qui a conduit les collectivités locales à compenser en alourdissant la taxe foncière. D'autres facteurs, comme la multiplication des taxes annexes (taxe GEMAPI, taxe spéciale d'équipement), contribuent également à cette flambée des impôts locaux, rapporte l’UNPI. Lire aussi - Comment être exonéré de taxe foncière ?
Les villes où la taxe foncière est moins étouffante
En dépit de ces hausses généralisées, certaines villes parviennent à maintenir une fiscalité plus modérée. Parmi elles, Boulogne-Billancourt se distingue comme la grande ville de France où la taxe foncière est la plus faible, avec un taux global de 15,74 % en 2023. La commune des Hauts-de-Seine est suivie de près par Neuilly-sur-Seine (13,70 %) et Puteaux (16,66 %). Ces villes profitent de valeurs locatives élevées, ce qui permet de maintenir des taux d'imposition plus bas par rapport à d'autres métropoles.En Ile-de-France, plusieurs autres villes comme Paris : 21,15 %, malgré la récente forte augmentation, Nanterre (23,62 %) ou encore Villeurbanne dans la banlieue lyonnaise (31,09 %) se placent en bas du classement national en termes de taux de taxe foncière.
Impôt local : les hausses les plus modérées sur 10 ans
Si certaines métropoles enregistrent des hausses spectaculaires, d'autres villes ont réussi à contenir la progression de la taxe foncière. C’est notamment le cas de Caen, où la taxe foncière n’a augmenté que de + 17,2 % entre 2013 et 2023, une hausse inférieure à la revalorisation légale des valeurs locatives : + 19,9 %. Cette modération s’explique par des baisses régulières du taux communal.D’autres villes comme Le Havre, Amiens et Nancy affichent également des hausses contenues, correspondant presque uniquement à la revalorisation des valeurs locatives, soit un certain répit fiscal pour les propriétaires.
2024 : les villes aux hausses les plus faibles
Concernant les prévisions pour 2024, certaines villes comme Mantes-la-Jolie dans les Yvelines affichent des hausses très modérées. Avec une augmentation de seulement + 1,2 % en 2024, cette ville se démarque nettement des autres communes. La hausse de la taxe foncière y reste bien en deçà de la revalorisation de + 3,9 % des valeurs locatives, grâce à une baisse du taux communal. De manière similaire, Poissy enregistre une hausse limitée à + 2,8 %.Le cas de Castres est également notable, avec une hausse de + 2,9 % en 2024, en partie compensée par une réduction du taux communal. Toutefois, la hausse de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, TEOM, dans ces villes, qui peut être récupérée auprès des locataires, nuance cet avantage pour les propriétaires occupants.
Les propositions de réforme de l'UNPI
Face à cette augmentation continue de la taxe foncière, l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers plaide pour une réforme de la fiscalité locale. Parmi les mesures proposées, l’UNPI souhaite remplacer la taxe foncière par une « taxe usager », qui serait partagée entre propriétaires et locataires en fonction de critères comme les revenus ou la contribution sociale. L’UNPI appelle également à une révision de l’indexation des valeurs locatives, actuellement calquées sur l’inflation, et à la mise en place de dégrèvements pour les propriétaires dans les zones à loyers encadrés ou ayant entrepris des travaux de rénovation énergétique.En clair, si la tendance générale est à l’augmentation de la taxe foncière, certaines villes savent mieux résister que d’autres. Pour les propriétaires, les choix d'investissement immobilier peuvent donc être orientés par ces différences de pression fiscale.