Emprunt immobilier : vers un été sous le signe de la relance ?

Comme pour la météo, le beau temps semble revenir sur le marché du crédit immobilier en France, affichant une nette reprise en ce début d'été, avec une baisse des taux, une flexibilité accrue des banques et une production de crédits en forte hausse. Une opportunité pour les emprunteurs.

Alors que l'été s'installe enfin, le marché tricolore du crédit immobilier montre des signes encourageants de reprise. Selon les données récentes de la Banque de France et les observations du courtier Empruntis, plusieurs indicateurs témoignent d'une dynamique positive qui pourrait redonner de l'élan au secteur, après avoir touché le fond. Voici un tour d'horizon des bonnes nouvelles qui marquent ce début de saison estivale.

 

Enfin un rebond de la production de crédits

 

Après une période de ralentissement notable, la production de nouveaux crédits à l'habitat connaît un véritable retournement, rapporte la Banque de France. En avril 2024, la production de crédits (hors renégociations) a atteint 8,9 milliards d'euros, enregistrant une hausse de 29 % par rapport aux 6,9 milliards d'euros de mars. C'est la première croissance significative depuis le printemps 2022, période marquée par une hausse des taux d'intérêt. Plusieurs indicateurs avancés suggèrent que cette tendance positive devrait se poursuivre en mai, prédit la Banque de France. Lire aussi - Baisse des taux et marché en convalescence pour le crédit immo
Ce rebond s'explique en partie par une baisse des taux d'intérêt amorcée depuis janvier. En avril, le taux moyen des nouveaux crédits à l'habitat s'établit à 3,89 %, soit une diminution de 28 points de base par rapport au début de l'année. Cette baisse est en ligne avec les évolutions observées chez nos voisins européens, où les taux d'intérêt suivent également une tendance descendante.

 

Emprunteur, profitez des marges de manœuvre des banques !

 

La marge de flexibilité accordée aux banques vis-à-vis de la norme du Haut Conseil de Stabilité Financière, HCSF, reste encore sous-utilisée, toujours selon la Banque de France. En avril, cette flexibilité n'a été consommée qu'à hauteur de 14,9 % sur une enveloppe globale de 20 %. Cela signifie que les banques disposent encore de marges de manœuvre pour accorder des crédits au-delà des limites strictes habituelles, notamment pour les dossiers présentant de solides garanties financières.
Cécile Roquelaure, directrice des études chez Empruntis, confirme cette opportunité : « Certains partenaires indiquent avoir des marges de manœuvre quant à l'utilisation de leur enveloppe dérogatoire HCSF. Si votre dossier présente des atouts comme un reste à vivre important, il est peut-être temps d'en reparler à votre courtier ! ».

 

Des taux d’intérêt qui continuent de baisser

 

D’autant que selon le baromètre d'Empruntis publié en ce début du mois de juin 2024, les taux d'intérêt continuent de diminuer pour certains profils et certaines durées de prêt. Les baisses varient, mais elles touchent aussi bien les taux moyens que les taux mini. Par exemple, les taux moyens sur 15 et 20 ans ont diminué de 10 points de base, tandis que les taux sur 7, 10 et 25 ans ont baissé de 5 points de base. Pour les profils les plus attractifs, les taux sur 20 et 25 ans ont également reculé de 10 points de base. De quoi atteindre un taux moyen de 3.80 % sur 20 ans, 3.70 % sur 15 ans, quand les profils premium d’emprunteurs peuvent obtenir 3.40 % sur 20 ans, 3.30 % sur 15 ans, d'après les barèmes de juin.

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On assiste à une forte diversité dans les stratégies commerciales des établissements bancaires ce qui montre une volonté de s'adapter aux différentes demandes du marché et de tirer profit d'un contexte globalement favorable, analyse Empruntis. Ainsi, malgré un contexte économique parfois incertain, les prévisions demeurent optimistes. La récente baisse de la notation de la France n'a pas entamé la confiance des banques, qui restent très mobilisées. En outre, la différence entre les taux de crédit et l'OAT 10 ans, qui est de 80 points de base (alors qu'elle est habituellement d'au moins 100 points), témoigne d'un engagement fort des établissements bancaires.
La baisse attendue des taux de la Banque Centrale Européenne, BCE, pourrait également jouer un rôle catalyseur dans cette dynamique positive, en rendant les conditions d'emprunt encore plus attractives.
En clair, le marché du crédit immobilier en France connaît un regain de dynamisme en ce début d'été 2024. La baisse des taux d'intérêt, le rebond de la production de crédits et la flexibilité bancaire visible sont autant de signaux positifs qui pourraient encourager les particuliers à concrétiser leurs projets immobiliers. Pour ceux qui hésitent encore, les prochains mois s'annoncent propices pour profiter de conditions de financement avantageuses. Les courtiers, tels qu'Empruntis, restent des partenaires clés pour naviguer dans ce paysage en pleine évolution et optimiser les chances de succès des demandes de crédit. 

Par Céline Coletto